* Les paysans accumulent tous les défauts, se sont majoritairement des Français natifs, honnêtes, travailleurs, exposés à toutes les contraintes, et les impôts, prêts à travailler pour conserver l'héritage de leurs parents, et le transmettre à leurs enfants. Malgré tous les atouts de l'agriculture française, elle subit un déclin, pour ne pas dire un effondrement constant, du fait des politiques françaises, et 2025 marque un tournant critique avec un risque de déficit commercial agroalimentaire historique, le premier depuis 50 ans. L'excédent a chuté de 93 % sur les huit premiers mois, passant à -158 M€ sur 12 mois glissants.
* La France dispose d'une surface agricole utile (SAU) d'environ 28 millions d'hectares, soit près de la moitié de son territoire, ce qui en fait le plus grand pays agricole de l'UE-27, et domine en production brute et en diversification, avec plus de 600 AOP, et une grande diversité de climats et de terres. Cependant, le secteur emploie seulement 3 % de la population active (environ 400 000 agriculteurs en 2024, contre 6 millions en 1955) et contribue à 2 % du PIB. La production agricole a baissé de 7,5 % en euros courants en 2024, en mai 2025 le solde des échanges agroalimentaires français est déficitaire de – 432 millions d’euros (M€) alors qu’il était légèrement excédentaire (110 M€) un an auparavant et bénéficiaire depuis près de 50 ans, 40.000 fermes de petites tailles ont disparu en 3 ans.
* L'agriculture était le pétrole vert de la France, mais la situation se dégrade avec une hausse des importations de produits agricoles et de produits transformés et fléchissement des exportations. Les raisons de la déroute commerciale agricole et agroalimentaires sont multiples: offre commerciale mal adaptée, perte de compétitivité, crise céréalière, baisse de la production agricole française. La France produit du blé et des pommes de terre, mais les fait transformer à l'étranger, par exemple le blé en farine en Allemage, les pommes de terre en chips en Belgique. la France perd sa compétitivité contre les Pays-Bas, comme contre l'Allemagne, qui profitent de politiques volontaristes et des investissements. L’agriculture française ne crée plus de valeur ajoutée depuis 45 ans, avec même une chute de 30%, et les prix des consommations intermédiaires augmentent plus que ceux des prix à la production. De multiples raisons expliquent l'effondrement de l'agriculture française, certaines internationales, mais d'autres spécifiques à la France, comme le coût du travail, les normes européennes (environnementales, sociales) qui pèsent sur la compétitivité face à ses partenaires. Malgré le chômage, l'agriculture française est obligée de faire appel aux travailleurs de l'Europe de l'Est, même durant le COVID, avec un coût élevé.
* La présidente de l’Assemblée nationale, Mme Yaël Braun-Pivet a parlé de l'héritage comme « Le truc qui tombe du ciel, au bout d’un moment, ça suffit », en parlant des « héritages en rebond qui passent de génération en génération ». « La circulation des richesses de génération en génération ne se fait pas bien dans notre pays », pour l'agriculture, c'est un problème essentiel, avec l'ISF certaines propriétés étaient déjà taxées, mais les propriétés agricoles (et forestières) se construisent sur le temps long, la gestion de l'héritage est fondamentale, d'autant que le secteur souffre d'un vieillissement accéléré : l'âge moyen des agriculteurs est de 55 ans, et 50 % prendront leur retraite d'ici 2035, sans relève assurée. Pousser à la dislocation des propriétés pour revendre les terres à des bobos citadins, aux chinois, si ce n'est aux gitans, pour des constructions illégales est une aberration, et un problème fondamental, que l'Etat refuse de prendre en compte, et méprise totalement. Un autre exemple de la déconnection, ( et du mépris) du pouvoir avec les paysans, c'est Sandrine Rousseau, députée écologiste, économiste, qui a déclaré : « J’en ai rien à péter de la rentabilité des agriculteurs », soulignant que la rentabilité par des produits chimiques au détriment de l'environnement et de la santé n'est pas considérée comme une rentabilité viable, mais avec des revenus très faibles, pour des contraintes très lourdes, les paysans n'ont pas de marges de manoeuvre et sont obligés de choisir un productivisme absolu pour s'en sortir, la solution doit être de travailler avec les paysans, et non contre eux. Pour soutenir l'Ukraine, le gouvernement a laissé rentrer les produits agricoles comme le poulet, faisant baisser les prix, et reporter le coût de cette aide sur les seuls paysans. Les agriculteurs sont toujours taillables et corvéables à volonté. En fait, les agriculteurs semblent être dévenus indésirables, éliminables, parce qu'ils gênent avec les pesticides, le chant du coq, le bruit du tracteur..., il semble plus facile de faire venir les produits d'Espagne, du Brésil, ou des Etats-Unis, et de supprimer l'agriculture, comme l'a déjà été l'industrie chimique.
* Les difficultés des agriculteurs ne s'arrêtent pas à la question professionnelle, mais ils subissent la paupérisation des villes et villages, avec la fermeture des magasins, la perte des services publics, la dégradation du service de santé ou des écoles, ils ne sont pas épargnés par les salaires très faibles, le coût de la vie, la multiplication des dépenses contraintes, la disparition des transports, 60% des villages n'ont plus de magasins, et la 1°cause c'est la paupérisation générale, et ils sont abandonnés du pouvoir central, qui préfère assister les cités plutôt que soutenir les paysans .
* La campagne était la pouponnière de la France, aujourd'hui avec des rémunérations trés basses, le chômage, l'absence de crèches, de services publics, les contraintes multiples, sans compter la désertification, et la difficulté déjà de faire des rencontres et de se marier, avec la difficulté d'avoir un travail pour les deux membres du couple, à distance raisonnable, tous ces éléments rendent difficiles la possibilité de fonder une famille. Par la suite, les jeunes ont peu de choix pour les transports, sport, stages, formation, suivi médical, sociabilisation. Un faux pas dans le parcours scolaire prend des allures de précipice, avec des difficultés de se rattraper, d'autant plus que les difficultés familiales s’en mêlent. Et ce n’est pas rare sur un territoire frappé par la pauvreté, le chômage et l’isolement. Les jeunes ruraux ont très peu d'accès, et de choix pour les loisirs, comme pour les études, les cités étant beaucoup plus privilégiées.
* Les campagnes n'échappent pas non plus à l'immigration, Louis XIV appliquait les dragonnades pour détruire les protestants, les Macronades permettent l'implantation d'immigrés dans les villages, sans possibilité de travail. Les campagnes n'échappent pas non plus au trafic de drogue, ni aux vols touchant aussi bien les résidences, que les produits agricoles, et les animaux.
* L'industrie agro-alimentaire française à des atouts multiples, malgré ça, elle s'effondre continuellement du seul fait des politiques, et des contraintes imposées. On voit les pays voisins rattraper la France, sur ce terrain, avec moins d'avantages, mais plus de soutien de leur gouvernement. L'indépendance alimentaire n'est même plus assurée, pour un pays qui a été le 2°exportateur de produits agricole au monde. L'agriculture est l'exemple même d'un commerce qui avait tout pour réussir, avec des terres arables, une importance variété de climats, mais aussi des acquis comme le nombre d'AOP, des produits de renom, et de qualité, et qui ne pouvait que réussir, malgré tout les politiques ont réussi l'impossible en l'envoyant par le fond par leur mépris et leur incompétence, et si on se désole en se regardant, en se comparant à l'Espagne, aux Pays-Bas, à Israel, et à la majorité des pays, on en pleure, et on ne comprend pas.
* Les agriculteurs sont victimes d'un bashing même si, à chaque salon de l'agriculture, on rapelle que les Français aiment les agriculteurs, et qu'ils ont tous un grand-père paysan, les paysans restent la France traditionnelle, la France d'Avant, attachée à la terre, la France des chasseurs, plutôt à droite, des pollueurs avec l'épandage des pesticides, pour ne pas dire des empoisonneurs, des abattoirs, des "sans-dents" avec un certain mépris comme dans "l'amour est dans le pré".
* Les campagnes présentent une dévitalisation, un isolement des ruraux entre les neo-ruraux, et la misère, les fêtes chrétiennes, ou de village disparaissent, tout ce qui formait le lien se réduit, aggravé par une dénatalité, et la paupérisation. La fermeture des services publics, puis des magasins, des cinémas, qui anesthésie les villages, avec une immigration, non pas de travailleurs, mais d'assistés, qui vivent d'aides sociales, et d'allocations familiales, les seuls commerces étant le café sans licence IV réservés aux musulmans, et uniquement les hommes, la boucherie halal, et le coiffeur homme tenu par les arabes, et les villes après avoir perdu leur dynamisme local deviennent, même pas des villes- dortoir, choisies pour les logements à bas coût, mais simplement des centres sociaux, à la fois sinistres et sinistrées, et des Français retrités qui subissent ou se retrouvent rejetés en péri-urbain, avec un éparpillement qui les condamne à l'isolement, en subissant la violence, et la criminalité urbaine.
* L'agriculture subit l'incompétence des politiques, et est un autre témoin de l'effondrement de la France, alors même qu'avec tous ses avantages, l'agriculture devrait être le 'pétrole vert', un point fort incontestable, mais devient déficitaire, comme le tourisme, autre socle indestructible, malgré un nombre élevé de touristes voit son chiffre d'affaire s'éffondrait, ou l'industrie avec un nombre de faillites qui atteint des records. De même, la ruralité est victime de la disparition de toutes les valeurs avec la paupérisation, la perte de la spiritualité, de la sécurité, de la culture, de la famille, de la vie communautaire, des langues régionales, du régionalisme, des loisirs comme la chasse.
Ajouter un commentaire
Commentaires